Privilégier l’aléatoire à la logique

Chercher les traces d’une certaine étrangeté

Préférer l’errance au chemin visible

Se sustenter de solitude

Approcher la fragilité

Créer la tension

Chercher la limite

Etre incisif sur le geste

Anticiper les effets, apprécier les contrepoints

Quand il pleut rester à la pluie

Se laisser porter par la trace du vent

Penser comme l’arbre, sans impatience

Libérer de l’espace

Rester attentif à l’éphémère

Fixer l’instant

Peindre comme on écoute en prenant le temps

Laisser vivre les traits en toute quiétude

Prendre l’air


                                                                    felip costes “de la poésie dans la peinture” - les artistes nomades - Aubais - 
présentation par Henri-Michel Morat

...Peut-être le plus secret, le plus énigmatique de nos artistes, il livre lui aussi un rapport intime à la nature laissant à l'autre le soin de s'y retrouver ou la jouissance de s'y perdre…appel délibérément discret au regard de l'autre…



par Marie-Josée Vidal - Galerie Plurielle - Sète

“Dans ses encres sensibles et ses acryliques puissantes, Felip Costes transcrit la force de la matière dans la fragilité de l’instant... Apparaît alors ici, la fugitive et sensuelle fusion de l’immuable et de l’éphémère. “


par Yvan Fortin - L’avenir culturel - Montréal - Québec

“Les encres de Felip Costes
Empreints de sobriété, les grands dessins à l’encre de Felip Costes expriment une vérité intrinsèque. Sous sa main, l’encre devient ligne, tache, ombre ou lumière. Une recherche constante de l’équilibre motive son travail et l’amène à en préserver l’essentiel. Sur le vide du papier blanc, il laisse des instantanés d’impressions fugitives et changeantes. Une exposition où l’on peut enfin prendre le temps de respirer.


contact A propos de la série “l’immuable et l’éphémère”...

        Exprimer le côté chaotique, vivant et en perpétuel mouvement des univers minéraux, empreints de toute la puissance d’une poussée primaire qui n’est figée qu’à notre échelle. Les amas rocheux ont une présence archaïque, une dimension éternelle, immuable dans la continuité.  L’éphémère, les masses légères et changeantes, sont le surgissement, la discontinuité, l’inattendu voire l’inespéré, les deux sont intimement liés. Et nous y sommes liés nous aussi qui sommes perpétuellement en quête de sens et de connaissances qui nous rassurent mais qui ne sont rien sans cette part d’inattendu, d’ailleurs, d’inconnu ( voire d’étrange ), de fluctuant, nécessaire pour avancer.
	    Tout cela pour tenter de relever le défi de la beauté de la nature, ces moments suspendus et fragiles qu’elle nous distribue avec parcimonie et devant lesquels on ne peut se tenir sans un certain tremblement.  

		
Trouver le chemin d’une expression, l’entrevoir, s’y engager, s’y affirmer puis le laisser, y revenir, ne pas oublier d’aller voir ailleurs...Sans jamais savoir si c’est le bon et sans jamais perdre de vue l’étendue...Etre sans concession, incisif, aiguisé, léger, réceptif à tout ce qui peut permettre de sauter les barrières, crocheter les verrous, se sentir unique dans l’immensité, par instants.
Errer dans l’étendue tous sens aux aguets.


Le minéral porte en lui les empreintes anciennes, la mémoire archaïque.
L’éphémère l’efface, le recouvre, le dévoile, l’envahit sans cesse, renouvelant toujours sa lecture, n’en laissant voir que des traces changeantes.
Déconstruction, reconstruction se succèdent tissant leur trame.
Le paysage disparaît pour transparaître à nouveau, les brumes y écrivent encore, donnant à voir la matérialité du temps.
		
J'étais à 2700 et quelques mètres d'altitude sur un de ces pics ariégeois, âpre, minéral, plein de rudesse, de beauté austère et sauvage et sans personne alentour sinon le sifflement du vent et quelques vautours qui savent bien que nous ne connaîtrons jamais la plénitude de leur vol.... 
Beaucoup d'efforts pour quelques moments suspendus.
Que cherche-t-on d'autre finalement quoique nous fassions…

                                                                                                                                                                                    felip costes